Je vous quittais il y a deux semaines sur la perspective de ce premier bain, et je peux dire qu'il a tenu toutes ses promesses ! Sara est devenue une inconditionnelle de ce rendez-vous "aquatique" et elle apprécie tellement cette nouvelle activité quotidienne, qu'un mot supplémentaire est venu enrichir son vocabulaire : le mot "Bain". Et sur environ 5 mots au total, çà montre bien l'importance qu'elle lui accorde !
Je crois que si elle pouvait décider toute seule, elle se baignerait trois à quatre fois par jour tant elle manifeste avec véhémence et énergie, le doigt pointé vers la baignoire, l'envie d'y retourner à chaque fois que je rentre dans la salle de bain avec elle.
Je crois que si elle pouvait décider toute seule, elle se baignerait trois à quatre fois par jour tant elle manifeste avec véhémence et énergie, le doigt pointé vers la baignoire, l'envie d'y retourner à chaque fois que je rentre dans la salle de bain avec elle.
Il faut la voir quand elle a compris que, oui, cette fois, elle va prendre son bain. Elle glousse littéralement de plaisir, tend les bras vers ses petits jouets de bain et me les donne un par un, lentement, avec une certaine solennité, pour que je les jette dans la baignoire pendant que l'eau coule (et il y en a quand même une bonne douzaine !)
Pour l'instant dans l'eau elle est plutôt calme, elle joue avec ses petits canards et autres poissons ou bateaux, les fait tomber dans l'eau depuis le rebord de la baignoire, ... C'est là l'activité la plus énergique de la séance, donc pour l'instant j'apprécie presque autant qu'elle ce rendez-vous. Quand elle aura compris qu'elle peut éclabousser aussi maman, on en reparlera !
Pour le reste : nous sommes retournées à l'hôpital vendredi dernier pour le bilan habituel. Toujours en pleine forme notre petite Sara, bilans sanguins ok et échographie abdominale, ok. Bon, je dois quand même avouer que ces rendez-vous à l'hôpital, même s'ils s'espacent, ne sont quand même pas ce que je préfère de ma nouvelle vie avec Sara. Et c'est vrai que même si les infirmières, aides soignantes, puéricultrices, internes, etc... sont vraiment très sympas et aux petits soins pour Sara, c'est quand même un lieu que je n'arrive pas vraiment à aimer. Depuis 18 mois, le 3e étage de l'hôpital est devenu un lieu presque "trop familier" pour nous. J'attends ce jour où je serai à nouveau surprise ou peut-être moins à l'aise, et que je puisse me dire alors que je ne suis plus une "habituée".
Ceci étant dit, je ne peux vraiment pas me plaindre ! Nous avons un parcours quand même assez simple et facile depuis 4 mois (et oui, déjà 4 mois que Sara est greffée).
L'aventure avec Sara se normalise aujourd'hui mais je crois que tout cela aura fait de moi une personne différente et j'espère, un peu plus mature. L'aventure avec Sara a rendu concret une réalité que je n'avais jamais côtoyée, celle de "vivre dans le monde de la maladie" avec tout ce que cela implique : que ce soit des drames ou de belles réussites. Je dis "Vivre dans le monde de la maladie" parce que c'est véritablement un autre monde. Entrer dans ce monde parallèle, c'est avoir le sentiment de vivre "entre parenthèse", de vivre à coté du monde "normal" qui avance tellement vite et surtout "sans nous" quand la maladie prend forcément toute la place. Maintenant que je peux un peu respirer, et avoir moins peur pour Sara, je ressens le besoin de m'interroger un peu plus sur le sens des choses. Sur le sens de ma vie, de mes choix.
Ce soir je pense particulièrement à la petite Aurèle qui nous a quitté il y a 8 mois maintenant. Je pense à ses parents qui n'ont pas eu autant de chance que nous, ... Je pense aussi à ce bébé décédé cette semaine en Algérie de l'AVB, pays où les greffes de foie chez l'enfant, n'existent pas et qui était donc condamné... Et je m'interroge sur ce monde où des "puissants" se versent des salaires ou indemnités démesurées, construisent des villes "à leur image" à coup de milliards, alors que la recherche aurait tellement besoin d'un peu plus d'argent pour sauver des vies.
Bref. L'idée n'est pas ici de plomber l'ambiance. Mais c'est l'état de mes réflexions ce soir.
Je ne donne aucune leçon, car finalement je profite moi aussi désormais très égoïstement de la renaissance de ma petite fille et n'ai pas changé ma façon de vivre tant que cela. C'est juste que parfois, alors que Sara dort tranquillement, et que je me retrouve derrière cet écran à vous écrire, je me dis que quand même il faut bien que tout cela serve à quelque chose.
A bientôt, pour de nouvelles aventures de ma choupette !
Deux petites photos de Sara au réveil!!!
Pour l'instant dans l'eau elle est plutôt calme, elle joue avec ses petits canards et autres poissons ou bateaux, les fait tomber dans l'eau depuis le rebord de la baignoire, ... C'est là l'activité la plus énergique de la séance, donc pour l'instant j'apprécie presque autant qu'elle ce rendez-vous. Quand elle aura compris qu'elle peut éclabousser aussi maman, on en reparlera !
Pour le reste : nous sommes retournées à l'hôpital vendredi dernier pour le bilan habituel. Toujours en pleine forme notre petite Sara, bilans sanguins ok et échographie abdominale, ok. Bon, je dois quand même avouer que ces rendez-vous à l'hôpital, même s'ils s'espacent, ne sont quand même pas ce que je préfère de ma nouvelle vie avec Sara. Et c'est vrai que même si les infirmières, aides soignantes, puéricultrices, internes, etc... sont vraiment très sympas et aux petits soins pour Sara, c'est quand même un lieu que je n'arrive pas vraiment à aimer. Depuis 18 mois, le 3e étage de l'hôpital est devenu un lieu presque "trop familier" pour nous. J'attends ce jour où je serai à nouveau surprise ou peut-être moins à l'aise, et que je puisse me dire alors que je ne suis plus une "habituée".
Ceci étant dit, je ne peux vraiment pas me plaindre ! Nous avons un parcours quand même assez simple et facile depuis 4 mois (et oui, déjà 4 mois que Sara est greffée).
L'aventure avec Sara se normalise aujourd'hui mais je crois que tout cela aura fait de moi une personne différente et j'espère, un peu plus mature. L'aventure avec Sara a rendu concret une réalité que je n'avais jamais côtoyée, celle de "vivre dans le monde de la maladie" avec tout ce que cela implique : que ce soit des drames ou de belles réussites. Je dis "Vivre dans le monde de la maladie" parce que c'est véritablement un autre monde. Entrer dans ce monde parallèle, c'est avoir le sentiment de vivre "entre parenthèse", de vivre à coté du monde "normal" qui avance tellement vite et surtout "sans nous" quand la maladie prend forcément toute la place. Maintenant que je peux un peu respirer, et avoir moins peur pour Sara, je ressens le besoin de m'interroger un peu plus sur le sens des choses. Sur le sens de ma vie, de mes choix.
Ce soir je pense particulièrement à la petite Aurèle qui nous a quitté il y a 8 mois maintenant. Je pense à ses parents qui n'ont pas eu autant de chance que nous, ... Je pense aussi à ce bébé décédé cette semaine en Algérie de l'AVB, pays où les greffes de foie chez l'enfant, n'existent pas et qui était donc condamné... Et je m'interroge sur ce monde où des "puissants" se versent des salaires ou indemnités démesurées, construisent des villes "à leur image" à coup de milliards, alors que la recherche aurait tellement besoin d'un peu plus d'argent pour sauver des vies.
Bref. L'idée n'est pas ici de plomber l'ambiance. Mais c'est l'état de mes réflexions ce soir.
Je ne donne aucune leçon, car finalement je profite moi aussi désormais très égoïstement de la renaissance de ma petite fille et n'ai pas changé ma façon de vivre tant que cela. C'est juste que parfois, alors que Sara dort tranquillement, et que je me retrouve derrière cet écran à vous écrire, je me dis que quand même il faut bien que tout cela serve à quelque chose.
A bientôt, pour de nouvelles aventures de ma choupette !
Deux petites photos de Sara au réveil!!!